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Architecture parisienne : la bibliothèque de l'Arsenal, d'Henri IV au Second Empire

8 Septembre 2013 , Rédigé par Michael Mendes Publié dans #paris, #bibliothèques, #Boffrand, #Dauphin, #architecture maniériste, #architecture classique, #Architecture eclectique

Entrée principale de la bibliothèque de l'Arsenal.

Entrée principale de la bibliothèque de l'Arsenal.

La bibliothèque de l'Arsenal à Paris

La ville de Paris disposait d'un des plus grands arsenaux de France sous la dynastie des Bourbons. Il se divisait en deux parties ; le petit Arsenal au nord, s'étendant jusqu'à la Bastille, contenant notamment le magasin d'artillerie, et le grand Arsenal en bord de Seine, qui abritait entre autres la fonderie.

Aspects de l'Arsenal vers 1750 : plan et vue de l'époque.Aspects de l'Arsenal vers 1750 : plan et vue de l'époque.

Aspects de l'Arsenal vers 1750 : plan et vue de l'époque.

Peu de choses sont restées après la Commune, où la majorité des bâtiments ont été incendiés. Le principal édifice à avoir subsisté correspond aux logements du Grand Maître de l'Artillerie sous la royauté, qui seront ensuite réaffectés à l'usage de bibliothèque à la fin du Directoire.

Façade Nord de la bibliothèque.

Façade Nord de la bibliothèque.

La réalisation actuelle présente un caractère composite qui résulte de différentes phases de construction. Elle a été entamée au début du XVIIème siècle, ce que montre la façade nord de l'immeuble avec ses bossages accentués d'inspiration maniériste, même si celle-ci a été fortement restaurée sous le second Empire. Le principal témoignage de cette période cependant est constitué de deux pièces nommées cabinet de la Meilleraye, du nom du Grand Maître et de sa femme qui ont été les commanditaires de leur décor, vers 1640. Les pièces elles-mêmes n'existent plus, dans une restructuration menée en 1864 pour agrandir la bibliothèque, mais les panneaux ont été déplacés au nord du bâtiment.

La chambre du cabinet de la Meilleraye, avec la scène du siège de la Rochelle sur la dernière photographie.La chambre du cabinet de la Meilleraye, avec la scène du siège de la Rochelle sur la dernière photographie.
La chambre du cabinet de la Meilleraye, avec la scène du siège de la Rochelle sur la dernière photographie.La chambre du cabinet de la Meilleraye, avec la scène du siège de la Rochelle sur la dernière photographie.

La chambre du cabinet de la Meilleraye, avec la scène du siège de la Rochelle sur la dernière photographie.

La première salle correspondait à l'origine à une chambre; ses lambris se composent de deux registres, celui du soubassement est naturaliste, tandis que les panneaux supérieurs (et le plafond) sont allégoriques. Ils célèbrent les victoires auxquelles La Meilleraye a pris part. Ceux formant la largeur de la pièce incorporent le paysage des villes conquises sur le même support; sur la longueur, une subdivision relègue sous les allégories la vue de celles-ci, comme La Rochelle, mais un bandeau distingue nettement les deux registres.

Le cabinet des salles La Meilleraye, avec une partie de la galerie des "femmes fortes" et le plafond.Le cabinet des salles La Meilleraye, avec une partie de la galerie des "femmes fortes" et le plafond.Le cabinet des salles La Meilleraye, avec une partie de la galerie des "femmes fortes" et le plafond.

Le cabinet des salles La Meilleraye, avec une partie de la galerie des "femmes fortes" et le plafond.

La seconde pièce est un petit cabinet réputé pour sa galerie des "femmes fortes" recensées d'après la Bible. Celle-ci formait le registre supérieur des lambris, tandis que celui inférieur était allégorique, et est architecturé par l'emploi d'un ordre ionique. La porte interrompant la corniche souligne le maniérisme de la composition. Une grande partie des peintures sont attribuées au peintre Vouet, l'un des plus importants du début du XVIIème siècle.

Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.
Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.

Etudes et articles publiés respectivement dans L'art Architectural en France, la Gazette des Beaux-arts, la Revue de l'Art Ancien et Moderne et L'Art et les Artistes.

Le déménagement des lambris a causé une modification de leur disposition, en raison de l'agencement des nouvelles salles; cependant, certains relevés que je montre réalisées peu avant donnent une idée de leur disposition d'origine.

Aspects antérieurs extérieurs et intérieurs de la bibliothèque de l'Arsenal et des pièces lambrissées par Dauphin. La dernière gravure provient de L'art Architectural en France. Aspects antérieurs extérieurs et intérieurs de la bibliothèque de l'Arsenal et des pièces lambrissées par Dauphin. La dernière gravure provient de L'art Architectural en France.
Aspects antérieurs extérieurs et intérieurs de la bibliothèque de l'Arsenal et des pièces lambrissées par Dauphin. La dernière gravure provient de L'art Architectural en France. Aspects antérieurs extérieurs et intérieurs de la bibliothèque de l'Arsenal et des pièces lambrissées par Dauphin. La dernière gravure provient de L'art Architectural en France.

Aspects antérieurs extérieurs et intérieurs de la bibliothèque de l'Arsenal et des pièces lambrissées par Dauphin. La dernière gravure provient de L'art Architectural en France.

Les logements du Grand Maître ont été par la suite reconstruits en bonne partie de 1718 à 1746 pour accueillir le Duc du Maine, précepteur désigné (mais évincé) du roi Louis XV durant la Régence. Le bâtiment en lui-même a été réalisé par Boffrand (l'architecte entre autres de l'hôtel de Soubise), et lui sont généralement attribuées, même aujourd'hui, les boiseries rocaille de la salle de musique. Cependant, différentes revues ont démontré qu'elles sont dues à un confrère beaucoup moins connu, Dauphin, qui a habité un moment cette partie de l'édifice. Celui-ci présente un corps central couronné par une balustrade à l'italienne, le magnifiant à distance; il se caractérise sinon par sa sobriété.

Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).
Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).
Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).

Aspects actuels des pièces décorées par Dauphin (antichambre et salle de musique).

La salle de musique présente une facture rocaille fine mais relativement sage en comparaison avec les boiseries de l'hôtel de Soubise : la voussure du plafond reste droite, les panneaux des lambris sont peu déformés, le soubassement demeure simple. L'ornementation, très fine, accompagne simplement la composition et atténue la monumentalité et la verticalité des panneaux. A noter que les crédences (meubles installés contre les murs) complètent le dessin des boiseries en rompant la monotonie du soubassement. Les dessus de porte sont peints en trompe l'œil, en imitant la pierre. Les autres salles de l'appartement de Dauphin sont couvertes de lambris bien plus sobres.

Salles aménagées par Th.Labrouste : salles de lecture et grand escalier (l'entrée du cabinet de la Meilleraye est encadrée par des bustes d'Henri IV et de Sully, ces pièces étaient jusqu'au XIXème siècle dénommées cabinet de Sully).Salles aménagées par Th.Labrouste : salles de lecture et grand escalier (l'entrée du cabinet de la Meilleraye est encadrée par des bustes d'Henri IV et de Sully, ces pièces étaient jusqu'au XIXème siècle dénommées cabinet de Sully).Salles aménagées par Th.Labrouste : salles de lecture et grand escalier (l'entrée du cabinet de la Meilleraye est encadrée par des bustes d'Henri IV et de Sully, ces pièces étaient jusqu'au XIXème siècle dénommées cabinet de Sully).
Salles aménagées par Th.Labrouste : salles de lecture et grand escalier (l'entrée du cabinet de la Meilleraye est encadrée par des bustes d'Henri IV et de Sully, ces pièces étaient jusqu'au XIXème siècle dénommées cabinet de Sully).Salles aménagées par Th.Labrouste : salles de lecture et grand escalier (l'entrée du cabinet de la Meilleraye est encadrée par des bustes d'Henri IV et de Sully, ces pièces étaient jusqu'au XIXème siècle dénommées cabinet de Sully).

Salles aménagées par Th.Labrouste : salles de lecture et grand escalier (l'entrée du cabinet de la Meilleraye est encadrée par des bustes d'Henri IV et de Sully, ces pièces étaient jusqu'au XIXème siècle dénommées cabinet de Sully).

La bibliothèque a été agrandie en 1864 par l'architecte Th.Labrouste, sans forcément respecter les dispositions d'origine, dans un style se rapprochant du néo-classicisme. Les principales salles de lecture et l'escalier principal sont de cette époque.

Sources :

- Extraits de livres : Rouyer et Darcel, L'Art architectural en France depuis François Ier jusqu'à Louis XIV. Motifs de décoration intérieure et extérieure dessinés d'après des modèles exécutés et inédits des principales époques de la Renaissance..., Paris, Noblet et Baudry, 1863, p.69-70, pl.59-60; qui montre le cabinet des "femmes fortes" de la Meilleraye. (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5844469n/f80.image.r=sully)

- Extraits d'articles : André, "La Bibliothèque de l'Arsenal", L'Art et les Artistes, octobre 1905, n°7, p.I-VI (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5864957q.r=meilleraye+arsenal.langFR), et De Champeaux,"L'art décoratif dans le Vieux Paris (septième article)", Gazette des Beaux-Arts, septembre 1891, n°9, p.254-261 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203133p.r=meilleraye+arsenal.langFR) ; ils renseignent surtout sur les salles de la Meilleraye. Pour la construction de Boffrand et les boiseries de Dauphin, un plan du bâtiment d'origine et des extraits de photographies de Battifol, "La construction de l'Arsenal au XVIIIème siècle et Germain Boffrand", La Revue de l'Art Ancien et Moderne, mai et juin 1931, n°5-6, p.204-216 et p.15-34 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57805011.r=meilleraye+arsenal.langFR).

- Photographies en couleurs : source personnelle.

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