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Architecture néo-classique en France : l'ancien cabinet d'histoire naturelle de la Folie Saint-James à Neuilly-sur-Seine

18 Août 2013 , Rédigé par Michael Mendes Publié dans #architecture néo-classique, #Neuilly-sur-Seine, #Chaussard, #pavillons

Vue de l'ancien cabinet d'histoire naturelle de la Folie Saint-James (à droite) et de son environnement.

Vue de l'ancien cabinet d'histoire naturelle de la Folie Saint-James (à droite) et de son environnement.

Parmi les réalisations néo-classiques du XVIIIème siècle, la Folie Saint-James, commandée par le noble du même nom, en était l'une des plus fameuses de son temps. Construite par l'architecte Bellanger (qui a notamment réalisé la folie de Bagatelle, non loin de là), elle était notamment appréciée par la qualité de ses jardins à l'anglaise, et ses fabriques d'un goût s'approchant déjà de l'éclectisme. Malheureusement, excepté la demeure et une petite partie du jardin, contenant en particulier le Grand Rocher, il n'en reste que de maigres vestiges, grignotés par l'urbanisation croissante du lieu jusqu'à la protection du site en 1923.

Plan des jardins originaux de la Folie Saint-James, le cabinet et les serres étant situés au Nord-est.

Plan des jardins originaux de la Folie Saint-James, le cabinet et les serres étant situés au Nord-est.

L'ancien Cabinet d'Histoire Naturelle est sans doute l'un de ses édifices dont le maintien relève de la chance plus qu'autre chose. Aujourd'hui entouré d'immeubles post-haussmanniens sans proportions par rapport à la réalisation, et laissé dans un état d'entretien médiocre, il était à l'origine la pièce maitresse de la composition des serres du jardin de la folie. Il abritait des coquillages et des minéraux qui étaient alors perçus comme des curiosités; les serres des plantes exotiques. Elles étaient chauffées par un système de tuyauterie perfectionné pour l'époque. Celles-ci furent détruites dès 1812, le cabinet, quant à lui, a reçu de nombreuses affectations, dont celles de chapelle ou de pavillon de musique.

Plans, élévations et coupes des serres et du cabinet.Plans, élévations et coupes des serres et du cabinet.

Plans, élévations et coupes des serres et du cabinet.

Entrée du cabinet d'histoire naturelle.

Entrée du cabinet d'histoire naturelle.

Contrairement au reste de l'œuvre, cette partie a été exécutée par un architecte relativement peu connu, Chaussard. La façade principale de l'édifice, aujourd'hui seulement visible d'une villa privée, relève de cette manière de faire entre la maintien du classicisme à la française et la recherche d'une nouvelle esthétique. Les bossages appuyés (à la française) et l'emploi de la brique témoignent de la tradition, les attributs réalisés sur le fronton de la porte d'entrée, sur celui du bâtiment et sur les tables sculptées relèvent directement de l'Antiquité (sphinx, couronnes de laurier...). La façade secondaire, par laquelle l'entrée s'effectue aujourd'hui (en de rares occasions) est simplement enduite et décorée de corniches, de quelques bossages et d'un demi oculus bouché.

Intérieur du cabinet d'histoire naturelle.Intérieur du cabinet d'histoire naturelle.
Intérieur du cabinet d'histoire naturelle.Intérieur du cabinet d'histoire naturelle.

Intérieur du cabinet d'histoire naturelle.

L'intérieur est richement composé, mais reste dans un registre néo-classique, avec ses allégories, et les plafonds à caissons géométriques au niveau des coupoles et demi-coupoles ornementés de fleurs. Les stucs appliqués par Lhuillier (qui a décoré la folie de Bagatelle également) tentent d'imiter la pierre, mais la structure est réalisée en brique. Le décor est de plus en plus abondant au fur et à mesure que le regard s'élève, symbolisant l'élévation spirituelle par la connaissance (proposée par la découverte des objets alors exposés). Cette symbolique existe depuis la Renaissance italienne (comme le montre par exemple la salle de l'escalier menant à la bibliothèque de San Lorenzo à Florence, dessiné par Michel-Ange). Le plan est centré, autour d'une grande coupole avec une ouverture zénithale qui éclaire seule la salle, et se compose de quatre entrées et de quatre exèdres aux angles.

Sources :

- Pour les plans, coupes, élévations, Krafft, Recueil d'architecture civile, contenant les plans, coupes et élévations des châteaux, maisons de campagne et habitations rurales... situés aux environs de Paris et dans les départements voisins, Paris, Bance, 1829, p.20-22, pl.97-98,103-104, disponible sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5429303k.r=jean-charles+krafft.langFR

- Dépliant fourni lors de la visite, disponible sur http://www.ville-neuillysurseine.fr/files/neuilly/decouvrir/archives/pavillon-musique.pdf

- Photographies personnelles.

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