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Architecture moderniste brésilienne : l'immeuble Columbus à Sao Paulo

31 Août 2013 , Rédigé par Michael Mendes Publié dans #Brésil, #Sao Paulo, #Modernisme, #Levi, #immeubles d'appartements

Photographie des années 1950 prise par l'architecte Knesse de Mello (source : http://www.arquigrafia.org.br/photo/1885)

Photographie des années 1950 prise par l'architecte Knesse de Mello (source : http://www.arquigrafia.org.br/photo/1885)

L'immeuble Columbus à Sao Paulo

La ville de Sao Paulo est réputée pour son architecture de tours, certes de hauteur modérée (pas plus de 160 mètres de hauteur), mais particulièrement dense. Voici l'une des premières à usage résidentiel, réalisée dans la ville : l'immeuble Columbus.

Il s'agit d'une des premières réalisations suivant une grande partie des préceptes modernistes au Brésil. Construite par Rino Levi au début de sa carrière (en 1934), elle va faire l'objet d'un retentissement suffisant pour être publiée dans un article de L'Architecture d'Aujourd'hui, de février 1939 (que je transmets ci-joint).

L'article sur l'immeuble Columbus publié dans L'architecture d'Aujourd'hui n°2 (février) de 1939 (disponible sur http://portaildocumentaire.citechaillot.fr/ClientBookline/toolkit/p_requests/formulaire.asp?GRILLE=CARHNUMEROSNUMERISESMULTI&INSTANCE=incipio&OUTPUT=PORTAL&SYNCMENU=BASE_REVUE_NUMERISEE)

L'article sur l'immeuble Columbus publié dans L'architecture d'Aujourd'hui n°2 (février) de 1939 (disponible sur http://portaildocumentaire.citechaillot.fr/ClientBookline/toolkit/p_requests/formulaire.asp?GRILLE=CARHNUMEROSNUMERISESMULTI&INSTANCE=incipio&OUTPUT=PORTAL&SYNCMENU=BASE_REVUE_NUMERISEE)

La façade se développe de telle manière qu'une importante partie des pièces puisse disposer d'une double orientation, notamment le salon, l'une des chambres, et même les logements de domestiques. La pièce principale des plus grands appartements présentent une ouverture d'angle complètement dégagée permettant de valoriser la vue panoramique. L'exposition et l'éclairage des salles a été visiblement l'un des principaux axes de réflexion de l'architecte, qui cherchait à donner autant de confort que possible dans le cadre d'un immeuble. Le rôle des pièces semble se refléter par l'importance des ouvertures en façade, ce qui est dans l'entre-deux-guerres un moyen courant, et pas seulement chez les modernistes, d'affirmer une "sincérité architecturale". Seules les fenêtres, les saillies et les balcons animent les murs extérieurs, excepté ceux du rez-de-chaussée au niveau de l'entrée principale qui tempèrent ce modernisme pour des raisons de convenance suivant la clientèle visée par ces logements.

Plan retouché montrant la proximité des typologies des appartements.

Plan retouché montrant la proximité des typologies des appartements.

Le plan distribue au centre les différents appartements afin d'éviter les cours intérieures (jugées insalubres dans une optique hygiéniste), via un hall spacieux, éclairé directement par la cage d'escalier. L'immeuble s'apparente ainsi à un plot. Les huit étages d'appartements s'organisent de la même manière, et chacun de ceux-ci suivent une typologie similaire, simplement adaptée pour laisser la prise de lumière de la circulation verticale (décrochage moindre de la cuisine par rapport au salon, diminution de la taille de la chambre principale).

Plan retouché soulignant la division jour/nuit au sein des appartements.

Plan retouché soulignant la division jour/nuit au sein des appartements.

La répartition fonctionnelle des pièces est ici moderne, avec une distinction discrète des espaces à vivre utilisés le jour et de ceux de nuit, de repos, via un refend de mur séparant l'entrée du couloir de distribution des salles. Les appartements ont deux entrées distinctes, la principale donnant sur l'entrée et celle de service ouvrant sur la cuisine, en raison de l'importance des domestiques dans la prestance de l'habitation, ce qui restera courant au Brésil jusqu'au moins dans les années 1960.

Plan retouché indiquant les poteaux de l'immeuble.

Plan retouché indiquant les poteaux de l'immeuble.

La structure constructive de l'immeuble est en béton armé, suivant le système poteaux-poutres, mais n'est pas forcément indépendante de la façade. Les poteaux nécessaires à l'intérieur de l'édifice ont été disposés sans réellement se démarquer du plan. C'est surement sur ce point là que le caractère moderniste du bâtiment a été le plus modéré.

La construction a été démolie en 1971, époque où le modernisme de transition n'était pas forcément considéré comme ayant une valeur patrimoniale...

Informations complémentaires : Lucia Bressan Pinheiro, "Arquitectura résidencial verticalizada em Sao Paulo nas decadas de 1930 e 1940", Anais do museu paulista, volume 16, n°1, p.109-149 (consultable sur http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0101-47142008000100004) et René Galesi, Modernismo e urbanidade, os pioneiros da moradia vertical em Sao Paulo, Sao Paulo, Universidade Presbiteriana Mackenzie, 2006 (disponible sur http://www.docomomo.org.br/seminario%206%20pdfs/Rene%20Galesi,%20Candido%20Malta%20Campos%20Neto.pdf

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