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Architecture Art Nouveau parisienne : un ancien hotel particulier 39 avenue Foch

18 Mai 2013 , Rédigé par Michael Mendes Publié dans #Art nouveau, #paris, #Plumet

Un hôtel particulier 39 avenue Foch à Paris

Dans la lignée des réalisations disparues qui ont été distinguées par des revues spécialisées à Paris, voici un ancien hôtel particulier, situé 39 avenue Foch, construit par un architecte davantage connu pour ses immeubles de rapport qui ont mieux résisté au temps : Charles Plumet. En effet, ses édifices ont proposé un nouveau type de façade qui sera en vogue à la fin de la Belle Epoque, avec une loggia au dernier étage surplombant la rue, et intégrée au dessin des oriels[1].

[1] TEXIER, Simon, Paris, Grammaire de l'architecture XXème-XXIème siècles, Evreux, Parigramme, 2007, p.29

L'extérieur de l'hotel particulier du 39 avenue Foch à Paris, publié dans L'Architecture du 12 janvier 1901.

L'extérieur de l'hotel particulier du 39 avenue Foch à Paris, publié dans L'Architecture du 12 janvier 1901.

La demeure qui est ici évoquée témoigne, d'une part, de l'influence du rationalisme architectural qui inspire Plumet, héritée de son enseignement, et également d'une certaine débauche décorative ou formelle qu'il abandonnera par la suite. L'emploi de matériaux de plus en plus "légers" (soubassement en pierre en bossages; rez-de chaussée en pierre dont l'appareil n'est pas souligné; premier étage à loggia en pierre et mur en briques, étages supérieurs avec des briques clairement affichées) suit cette tendance, accentuée sur la cour où la structure métallique est clairement affichée, au niveau du passage et de l'annexe. La toiture est accentuée, notamment par le parti pris des pignons et des lucarnes, qui exagèrent au point de vue formel le vocabulaire gothique.

Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.
Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.
Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.

Article de L'Architecture publié le 19 janvier 1901 concernant l'hotel particulier du 39 avenue Foch.

Cependant, d'autres réinterprétations plus fines de ce style sont également perceptibles, notamment en ce qui concerne les loggias et le porche d'entrée, avec le réemploi des arcs en anse de panier, et la redéfinition des chapiteaux, remplacés par un travail d'évidement permettant de passer de la colonne à section circulaire à celle rectangulaire de l'intrados (partie inférieure) de l'arc. Ce type d'opération souligne le passage à un "art nouveau" emprunté du gothique[1], qui parvient à lui conférer une certaine légèreté supplémentaire à la loggia. L'ornementation placée au niveau des consoles de celle-ci traduit aussi la volonté rationaliste de marquer la structure par l'ornementation. D'autres balustrades métalliques et le travail de certains linteaux de fenêtres témoignent également de la percée de l'Art Nouveau, mais moins habilement intégrées à une structure préexistante.

De manière générale, il est possible de retrouver trois registres de vocabulaire architectural sur les façades de cet édifice, un fortement emprunt du néo-gothique (au niveau de la toiture), un autre suivant les préceptes rationalistes, et un dernier se rapprochant plus nettement de l'Art Nouveau par les formes et le matériau (le métal) employés. Il est intéressant de les comparer avec les élévations des immeubles de rapport que réalisera Plumet (comme celui du 50 avenue Victor-Hugo), qui présentent nettement moins ce type d'hésitation entre plusieurs registres.

Les plans sont divisés de manière assez claire : sur l'avenue Foch les habitations, notamment les espaces de réception et la chambre principale, sur la cour, les services, et l'espace de travail du propriétaire. Il faut noter que chacune des pièces présente des ouvertures de taille et de forme différente en fonction de leur affectation et de leur importance.

Un immeuble des années 1950 le remplace désormais...

[1] L'article de L'architecture décrit longuement ce processus, et insiste sur son caractère novateur à l'époque.

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